Au pied du Luberon, un village se dresse fièrement sur son éperon rocheux. Ménerbes, avec ses façades de pierre blonde baignées par la lumière provençale, raconte une histoire que peu connaissent. Ce n’est pas seulement un des plus beaux villages de France – c’est un lieu qui a défié rois et papes pendant cinq longues années, un bastion de résistance dont les ruelles gardent encore le souvenir.
Le village qui résista cinq ans : l’incroyable épopée de Ménerbes
Perché à 236 mètres d’altitude, Ménerbes offre une vue panoramique exceptionnelle sur le Ventoux et le Grand Luberon. Mais derrière cette carte postale se cache un fait historique stupéfiant : entre 1573 et 1578, ce petit village a tenu tête aux armées catholiques du Pape et du roi de France lors des guerres de religion.
Pris par surprise par les protestants, Ménerbes s’est transformé en forteresse imprenable. Cette résistance épique a conduit à la construction d’une véritable citadelle au cœur du village – une “ville dans la ville” dotée de four à pain et de réserves de vivres, qui fonctionna jusqu’en 1791.
Aujourd’hui, en flânant dans ses ruelles étroites, on peine à imaginer l’intensité de ce siège. La citadelle cachée de Ménerbes témoigne d’un passé tumultueux contrastant avec la sérénité actuelle des lieux.
Un village entre histoire millénaire et créativité contemporaine
Ménerbes abrite le Dolmen de la Pichouno, l’unique dolmen connu dans tout le Vaucluse. Ce monument mégalithique raconte une occupation humaine bien antérieure à l’époque romaine, quand Ménerbes était une étape sur la Via Domitia reliant Rome à Cadix.
L’Abbaye de Saint-Hilaire, partiellement troglodytique, offre un surprenant mélange d’art roman et gothique. Son cloître aux arcs en plein cintre semble suspendu dans le temps, invitant à la contemplation.
De Nicolas de Staël à Peter Mayle : terre d’inspiration artistique
Si les vieilles pierres parlent, elles racontent aussi l’histoire d’artistes tombés sous le charme de Ménerbes. Dora Maar, photographe et muse de Picasso, y possédait une maison, tout comme Nicolas de Staël qui y réalisa certaines de ses œuvres majeures.
C’est Peter Mayle qui donna une renommée internationale au village avec son best-seller “Une année en Provence”. Cette fascination artistique pour Ménerbes se perpétue aujourd’hui avec une scène créative toujours active.
Découvertes et expériences à ne pas manquer
La Maison de la Truffe et du Vin est incontournable pour comprendre la culture gastronomique locale. On y apprend tout sur ce diamant noir de la Provence, particulièrement lors du Petit Marché de la Truffe le dernier dimanche de décembre.
Autre curiosité architecturale : l’Hôtel de Tingry abrite un rare escalier à double révolution, prouesse technique peu commune dans les villages du Luberon.
Pour les amateurs d’insolite, ne manquez pas la course de “caisses à savon” lors de la Fête Votive Saint-Louis, en août. Cet événement traditionnel offre un aperçu authentique de la vie locale, loin des clichés touristiques.
L’époque idéale pour visiter Ménerbes ? Juin, quand la lavande commence à fleurir et que les touristes estivaux ne sont pas encore arrivés en masse. La lumière dorée du soir sublimant les façades ocre de Ménerbes offre des conditions photographiques idéales.
Questions fréquentes sur Ménerbes
Quelle est la meilleure saison pour visiter Ménerbes ?
Le printemps (avril-juin) et l’automne (septembre-octobre) offrent un climat idéal et moins de foule. Les amateurs de lavande préféreront juin-juillet, tandis que les passionnés de truffes viendront en décembre pour le marché spécialisé.
Comment explorer Ménerbes sans voiture ?
C’est difficile. Les transports publics sont limités dans cette région. Un véhicule est fortement recommandé pour profiter pleinement du village et des environs, bien que quelques services de taxi soient disponibles depuis les villes voisines.
Le dolmen de la Pichouno est-il accessible au public ?
Oui, ce site préhistorique unique peut être visité librement. Il est situé à environ 1,5 km du centre du village. Prévoyez de bonnes chaussures car l’accès se fait par un sentier non aménagé.









